Projet IPAUP-93 : Ingénierie Pédologique pour l’Agriculture Urbaine Participative
Le passé industriel de la Seine-Saint-Denis a laissé un lourd héritage en matière de pollution et de contamination des sols. Or, ce territoire connait actuellement un développement important de jardins partagés et de projets d’agricultures urbaines, laissant les associations, les habitant.e.s et jardinier.e.s face à de nombreuses problématiques : quels sont les risques de la pollution des sols pour la santé ? Quelles pratiques mettre en place pour cultiver des fruits et légumes sains sur des sols pollués ? Comment sensibiliser les pouvoirs publics à la protection et à la valorisation des sols en ville ?
De plus, dans le cadre des travaux de la Métropole du Grand Paris, plus de 10 millions de tonnes de terres excavées sont actuellement non utilisées. Dès lors, quelles pratiques mettre en place en favorisant des démarches d’économie circulaire, accessibles aux associations et citoyen.nes, tout en prenant en compte l’histoire passée des sites ? Des chercheurs de l’IRD et de l’UPEC (iEES-Paris) proposent de mobiliser les principes de l’ingénierie écologique en expérimentant la mise en place de Technosols construits à partir de résidus urbains inertes. Concrètement, il s’agit de créer un sol fertile qui sera à même d’apporter des services comparables à un sol naturel, en mélangeant des matières organiques (compost) et minérales (déblais du Grand Paris).
1 des 4 sites choisis pour les expérimentations : le site des Murs à Pêches à Montreuil géré par l'association Sens de l'Humus
C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet IPAUP-93, porté par un collectif de partenaires aux compétences et pratiques complémentaires :
-
6 associations du domaine de l’agriculture urbaine de la Seine-Saint-Denis (Activille, Halage, LAB3S, Sens de l’Humus, Potager Liberté !, Terres Urbaines) ,
-
3 laboratoires de recherche (IEES-Paris, IFRIS, Lab’Urba) regroupant scientifiques pédologues, écologues, sociologues et anthropologues ,
-
2 collectivités de l’Est parisien (Conseil départemental 93 et Est Ensemble).
L’expérimentation des Technosols, prévue sur une durée d’au moins 3 ans, est répliquée sur 4 sites contaminés aux Eléments Trace Métalliques (plomb, mercure, cuivre…) et accueillant 4 jardins partagés gérés par 4 différentes associations : à Bobigny avec l’association Activille, à Montreuil avec le Sens de l’Humus, à Saint-Denis avec Halage et enfin à Bondy sur le campus de l’IRD avec le LAB3S.
Le projet aborde les enjeux des sols urbains sous 3 prismes : pédologique, socio-anthropologique et culturel. En croisant les connaissances issues de la pédologie, de la socio-anthropologie avec celles des jardinier.es et des citoyen.nes, le collectif souhaite à terme co-construire des méthodologies et des outils pour suivre la qualité des sols de Seine-Saint-Denis.
Articles :
-
Le rôle de la diversité des vers de terres dans le fonctionnement de Technosols construits
-
Les sols créateurs de paysages à l’extrémité aval de l’île Saint-Denis
-
Rencontre autour des sols avec l'association Sens de l'Humus
Financé par :
Mené en partenariat avec :
En savoir plus sur le projet IPAUP :
En savoir plus sur les Technosols :
- Le pouvoir caché des technosols
- Le fonctionnement écologique des villes : et si on pensait aux sols ?
- Pruvost C., Potentiel de la Biodiversité dans la construction de Technosols à partir de déchets urbain , thèse Université Paris Est
- Deeb M., Influence des plantes, des vers de terre et de la matière organique sur la structure de technosols construits , thèse Université Paris Est